Moi, peintre.

Mon copain et moi avons dernièrement décidé de refaire notre chambre. Aussi, j’ai passé quelques samedis après-midis à courir les magasins de bricolage plutôt que ceux de chaussures, et nous avons cherché des idées pour le nouveau style de cette pièce. Comme ce genre de chose nous emmerde tous les deux, nous sommes généralement assez efficaces et avons rapidement trouvé une déco à notre goût. On met plus de temps à choisir une config’ que la couleur de notre chambre.

Il s’est donc attelé à repeindre la pièce un après-midi. Je n’ai pas pu l’aider car j’avais un rendez-vous et je devais aller acheter une ampoule qui a grillé pour mon four et c’était trop urgent de la remplacer car je ne vois pas bien si mes gâteaux sont cuits correctement sinon. En plus je me suis fait arnaquer par le vendeur qui m’a refourgué une ampoule 15 W alors que j’avais besoin d’une 25 W, et donc la nouvelle a grillé à peine je l’ai testée. Oui, un jour chiant.

Mais lorsqu’il a fallu passer la seconde couche un dimanche, je n’avais pas d’excuse pour me tirer.

Il m’a dit : « Va chercher un pinceau dans le salon ». Il y en a avait deux, un grand et un petit. J’ai hésité quelques minutes sur lequel prendre : le gros ira plus vite mais pour le petit recoin, il risque de ne pas être pratique. Le petit pinceau le sera mais je vais mettre plus de temps. J’ai pris le gros. Il m’a dit : « Hmmmm, un pinceau plat ça serait mieux, je vais t’en chercher un. » C’était bien la peine.

Il m’a expliqué : « Tu peux déborder sur le parquet, mais pas sur le mur ». Ca m’a étonnée, j’aurais pensé faire l’inverse, mais c’est lui qui sait après tout. Ou alors j’ai mal compris.

Il m’a montré comment faire, j’ai dit que je n’aurai pas trop de problèmes à peindre ma plinthe car ça n’avait pas l’air très compliqué finalement, pas plus que de se peindre les ongles sans s’en foutre partout sur les doigts.

J’ai trempé le pinceau dans mon pot et ai commencé à tartiner peindre la plinthe. J’ai dû ainsi faire un bon mètre quand il a crié : « Aaaaaah, pas comme ça, c’est un massacre ». Vexée, je lui ai demandé de me remontrer. Patient, il l’a fait.

J’avais fait la moitié de la pièce quand il a hurlé à nouveau : « Je t’ai dit de faire attention au parquet ! »

En effet j’avais mal compris. J’ai nettoyé. Et ensuite j’ai fait attention.

J’ai donc peint mes 12 mètres de périmètre de chambre, à quatre pattes dans un vieux pantalon Zara et un t-shirt transparent. Ce n’est pas parce qu’on peint qu’on ne doit pas être sexy.

Quand j’ai eu fini ma plinthe, il m’a demandé si ça ne m’embêtait pas de faire l’encadrement de la porte. Vu que désormais je maniais habilement le pinceau, j’ai peint ça aussi.

Finalement, je suis fière de l’avoir fait. Même s’il y a des traces de pinceaux à certains endroits.

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