Les mecs, la drague et les voitures

Ma vieille voiture ayant quelques problèmes mécaniques (encore), j’ai récemment utilisé quelques jours la voiture de mon copain pour aller bosser. Il roule avec  une voiture allemande qui avance pas mal, et qui n’est absolument pas tape à l’œil.

Moi, les voitures, tant que ça m’amène à bon port et que ça ne me coûte pas une blinde, je m’en fous un peu. Cela étant, j’admets que c’était sympa de pouvoir en conduire une confortable et de pouvoir doubler les gens franchement, sans galérer sur 200 mètres.

Je l’ai conduite trois jours, et tout ce que j’en retiens, c’est que cette voiture, c’est un piège à mecs. Certains de mes collègues, avec lesquels en plusieurs années je n’ai soit pas du tout échangé, soit rien de plus qu’un vague bonjour en nous croisant ou un merci s’ils m’ont tenu une porte, sont venus me parler de la voiture et puis ont embrayé sur moi, me proposant cafés & co. Non mais sérieux quoi.

Un autre, avec lequel j’entretiens d’excellentes relations, est venu me voir et m’a dit : « Ah mais c’est à toi cette voiture ? Je l’ai vue passer ce matin, quand j’attendais le bus ». WTF ? C’est une voiture noire, et mis à part le moteur plus puissant que sur les autres modèles de la même gamme mais encore faut-il avoir le pied sur la pédale, je ne vois pas à quoi elle est reconnaissable. (Lorsque j’ai raconté cette anecdote à mon mec, il m’a dit « si, c’est marqué sur les mâchoires de frein, elle a une ligne plus sportive et ça s’entend au bruit du moteur ». Et quand j’ai demandé à mon collègue le lendemain comment il avait reconnu le modèle, il m’a dit « Bah, c’est écrit sur les mâchoire de frein, puis ça se voit et ça s’entend au bruit du moteur ». Re WTF, qui regarde les mâchoires de frein d’une bagnole et reconnaît le bruit d’un moteur ?)

A un autre moment, alors que je roulais peinarde sur le périph’, deux blaireaux avec une voiture du même acabit se sont mis à ma hauteur, m’ont regardée, m’ont souri, et ont voulu faire la course.

Un midi, je suis allée déjeuner en ville. Me suis garée devant le resto. Deux mecs m’ont regardée manœuvrer, puis lorsqu’ils m’ont vue en sortir, et m’asseoir près d’eux pour attendre ma copine, m’ont interpelée et m’ont tenu des propos flirtant avec le sexisme. A moi la féministe. Forcément, après leur réflexion machiste qui se voulait drôle, et après ma vanne féministe qui l’était, nous avons chacun poursuivi nos déjeuners sans nous reparler.

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Le dernier soir, je suis allée faire des courses. Vis ma vie trépidante. Un gars, qui rangeait ses courses quelques places plus loin dans une grosse bagnole, s’est approché, a regardé la voiture, m’a regardée, et m’a sorti « belle carrosserie », puis il est parti. Et moi, sur le parking, je suis restée coi.

Un piège à mecs, mais à quels mecs aussi… ^^

A la fin de la semaine, le garagiste m’a appelée pour me dire que les réparations de ma voiture me coûteraient trop cher, et qu’il serait mieux que j’en change. J’en ai rapidement trouvé une nouvelle parce que je n’aime pas les emmerdes qui traînent, et suis retourner travailler avec ma petite française qui n’a impressionné personne. L’un de ceux qui tenait à m’offrir un café est venu me demander où j’avais parqué mon carrosse, j’ai dit que je l’avais rendu à mon preux chevalier, et depuis, on se redit bonjour quand on se croise, et merci quand on se tient une porte.

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