Je ne sais plus où est « chez moi »
Je vous en ai parlé dernièrement, je me suis encore tirée vivre quelques mois à l’étranger. Et si tout va bien, je devrais repartir à l’automne. Entre mes deux contrats, je vais donc rentrer chez moi.
Mais cette notion de « chez moi » m’apparaît désormais vide de sens.
A une époque, « chez moi », c’était chez mes parents. Puis ça a été l’appartement que je partageais avec Monsieur Geekette. Lorsque je l’ai quitté, j’ai continué à employer le terme « chez moi » pour désigner l’appartement que nous avions acheté, que je continuais à payer le temps que le notaire se décide à solder notre licitation, mais dans lequel je n’habitais plus. Une voie de secours psychologique, j’imagine. A cette période, j’habitais chez Monsieur Compliqué.
Mais je ne m’y suis jamais vraiment senti chez moi. Si un jour sur deux il faisait plein de choses pour que je m’y sente à l’aise, les autres jours il me disait de sortir de sa vie et de partir en pleine nuit dès lors que l’on s’engueulait.
Je l’ai quitté lui aussi et j’ai pris une coloc’, dans l’urgence de la situation et parce que je savais mon départ pour mon travail actuel plus ou moins imminent.
Donc, d’ici un mois et demi, je vais rentrer chez moi. Ce qui signifie dans ma ville. Une ville que j’aime, mais que je sens que je dois quitter. Ma vie est ailleurs. J’ai ce sentiment que mon avenir n’est plus là où j’étais basée ces dernières années.
Puis quitte à tout recommencer, autant le faire dans un nouvel endroit. Dans un endroit où je n’ai pas des ex et des souvenirs dans chaque quartier : les fantômes du passé n’ont plus leur place dans mon avenir.
Ce projet de partir n’est pas récent : en écrivant ce billet, je me suis souvenue d’un autre que j’avais écrit il y a bientôt deux ans : Se projeter, bouger, changer. Foutue zone de confort, je n’étais pas encore prête à totalement la quitter à ce moment-là.
Je cherche un nouveau « chez moi ». Je me verrais bien poser mes valises dans plusieurs villes d’Europe. Mais j’envisage de monter ma boîte et je me demande si ça ne serait pas mieux de rester « chez moi » pour profiter de mon réseau. C’est le point qui me fait encore hésiter.
Je me sens chez moi à Sin City. Je vais d’ailleurs y retourner quelques jours après mon retour en France, histoire de voir si j’ai toujours ce coup de cœur et si ma vie m’y attends toujours, comme il y a trois ans.
Je me suis aussi bien aussi sentie dans un village au nord de l’Irlande. C’était surprenant, mais après y avoir passé un bon mois, je me suis dit que pourquoi pas.
Je me sens chez moi dans une ville à 4 000 km de « chez moi », depuis laquelle j’écris ce billet. Je m’y sens bien. J’y ai déjà quelques connaissances, et je connais suffisamment la ville pour m’y projeter. Je n’y suis que de passage ces temps-ci, mais je crois avoir trouvé mon endroit.
Moi la citadine, je me pose des questions : et si vivre loin de tout me permettait d’être pleinement libre et créative ?
Bref, je ne sais plus où c’est chez moi.
11 comments
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Chez toi c’est sur Terre ou quelque part dans l’univers… Chez toi c’est dans ta tête, c’est personnel… Chez toi c’est là où tu te sens bien… Et si tu te sens bien dans plusieurs endroits alors ton chez toi est pluriel.
C’est un problème ?
En soi non, mais j’aimerais bien avoir mes affaires réunies ailleurs que dans le garage de mon père.
j’ai bien aimé les coms’ de KaRimelo et Cristophe.
Fais quand même gaffe à ne pas perdre pied. Je m’explique : pour moi (pardon, c’est un peu égocentrique), avoir un « chez moi », c’est un peu comme avoir une ancre quelque part. On peut avoir une chaîne très longue, mais en tirant dessus, on se retrouve chez nous.
Parce que, même si on est loin de chez soi, j’ai l’impression qu’on a psychologiquement besoin d’un point d’attache.
C’est même un peu l’idée de ton billet d’ailleurs.
Libre à toi de déplacer ton ancre comme tu le souhaites.
Contente de te lire, Jeeeeffff. En ce qui concerne le pied, je le prends :p
Tu as raison pour la chaîne. On peut avoir largué les amarres, aimer prendre le large, mais avoir un port d’attache, à retrouver parfois, c’est bien aussi.
Par contre, pas de chaîne, je veux naviguer librement 😉
La chanteuse Francisca Brel parlait aussi d’ancre :
♫ Partout où j’ai pu vivre
Je suis resté à l’ancre de tes yeux ♫
Mince, je ne connaissais que son frère Jacques, qui a largué les amarres dans le port d’Amsterrrrdam.
Navigue, Geekette, navigue, tant que les ondes du Wifi te portent jusqu’à nous !
Je croyais que frère Jacques était occupé à sonner les matines !
Je surf sur les ondes du wi-fi !
Euh, DTC ??? ok, c’est nul, mais il fallait que ça soit fait une fois au moins 😉
Non, mais chez toi, c’est là où tu décide de poser tes fesses pour qu’elles s’y sentent bien.
Ça peut être pour la vie comme pour quelques jours/semaines.
En ce moment, mon chez moi (celui que je paie) n’est pas le chez moi que je souhaite, mais le deviendra bientôt (cause de travaux qui me font pique-niquer dans le salons au milieu des cartons) 🙂
C’est un peu ce qui caractérise notre génération non ? Nous ne sommes plus comme nos parents ou a fortiori nos grands-parents, dont l’objectif était avant d’avoir un boulot stable et de venir propriétaire.
Aujourd’hui, notre génération veut avoir un job intéressant, quitte à changer tous les 3 ans et est moins intéressée par l’investissement dans la pierre que par les voyages et les découvertes qui constituent finalement la vraie richesse d’une personne.
Bref, vase débat.
Ca va s’accentuer avec les générations futures. C’est de plus en plus facile de voyager. Pour les pessimistes on ne se sentira plus chez soi nulle part, mais pour les optimistes, on se sentira chez soi partout ! 😉