Toute la beauté du monde -et le retour à la vie urbaine
Fin septembre, en Colombie Britannique. J’étais sur un petit bateau au milieu de nulle part. J’étais sur la fin d’un voyage de plusieurs semaines, et je redescendais sur la côte Pacifique de l’Alaska et du Canada.
Pendant ces semaines, j’ai été loin de tout. Loin de mon mari, de la civilisation, de mon quotidien, d’une connexion digne de ce nom.
Un matin, j’ai été réveillée par un officier de quart. Il m’appelait pour me dire ô combien la navigation était belle et que je ferais bien de venir voir cela. Un coup d’œil rapide par le hublot de ma cabine m’a confirmé que le paysage était magnifique.
Nous avons mis une annexe à l’eau, et sommes allé.es explorer ce chenal. Il s’agissait d’une zone de nourrissage de baleines. Nous connaissons les règles sur les distances à tenir dans ces cas-là.
Les baleines à bosse étaient là par dizaines. J’en vois régulièrement depuis mes bases loin de toute civilisation, ou lors de mes voyages. C’est toujours magique.
Je ne sais pas vraiment combien de temps nous sommes resté.es là à contempler. Nous devions régulièrement nous repositionner pour nous éloigner, elles s’alimentaient et venaient vers nous.
Deux jours après, j’achevais mon voyage à Vancouver. J’ai squatté quelques jours chez un copain. Il habite assez loin du centre, à une bonne heure. Le lendemain de mon arrivée, j’avais loué une voiture. Pour aller la récupérer, j’ai dû traverser un grand axe, bien chargé de véhicules à cette heure matinale. Il y a eu cet instant où je suis restée plantée au bord de cette voie rapide, les camions, voitures filant à toute allure, ça sentait l’essence, c’était bruyant, c’était moche. Je me suis demandé ce que je faisais là. Je me suis revue sur le zodiac au milieu des baleines. C’était seulement deux jours auparavant et ça me semblait être dans une autre vie.
Un klaxon de camion m’a ramenée à moi.
J’ai traversé en courant la voie rapide.
Avant d’entrer chez le loueur de voitures, j’ai juste eu envie de pleurer. Je suis partie me réfugier dans la forêt, j’ai randonné le long d’une rivière. C’était paisible.
J’ai visité Vancouver, ça m’a réhabituée à la vie urbaine, plus en douceur. C’est une ville agréable.
Je suis rentrée en France quelques jours plus tard. J’ai retrouvé mon mari et mon adorable chaton, la douceur de notre foyer, mes ami.es, la famille.
J’ai imprimé une photo de baleine que j’ai prise ce matin-là et l’ai posée au-dessus de la petite lampe près de mon lit.
7 comments
Laisser un commentaire Annuler la réponse
Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.
Ça me fait rêver ! (Je ne parle pas de la traversée de la voie rapide.)
Pourtant, rien de tel qu’un périph’ pour que l’esprit vagabonde !
Voir les baleines dans leur milieu naturelle, le rêve d’une vie 🙂
Bonjour !
Ça doit être tellement impressionnant les baleines… ça me fait rêver aussi !
ça me donne envie de lâcher mon PC…et ma chaise gaming aussi par la même occasion.
Waouu j’aimerais tellement moi aussi pouvoir vivre de telles moments et de voir des baleines si proches
Bonne continuation
Matthieu
Waouh ça fait rêver ! Malheureusement le retour à la vie réelle est brutal.