J’ai écouté une playlist
Il y a quelques années de cela, j’ai créé une playlist que j’ai appelée Melancholia. Je l’alimente parfois mais je ne l’écoute jamais. Puis cet après-midi, je ne sais pas trop pourquoi, je l’ai lancée.
Il y a cette chanson sur laquelle j’ai dansé avec mon père lors de mon mariage.
Celle que l’on a jouée lors de l’enterrement de ma grand-mère.
Celle que j’ai écoutée en boucle pendant mon adolescence, au point que mon père ne peut plus l’écouter.
Celle qui me fait ressentir une joie sans raison particulière à chaque fois que je l’écoute. J’ai toujours voulu m’enfuir.
Celle sur laquelle Pénélaud et moi avons dansé en riant dans sa cuisine une nuit au début de notre relation.
Celle qui me rappelle quand j’ai pleuré dans ma voiture en bas de notre immeuble après avoir quitté Monsieur Geekette après 10 ans de relation.
Celle que je n’écoute pas lorsque je pars pour plusieurs mois pour le travail parce qu’elle représente trop ma relation avec mon mari et que ça me file le cafard.
Celle qui me rappelle que j’ai quitté Sin City pour longtemps un matin de janvier 2013. Je me revois marcher le long du fleuve avec mon gros sac à dos, et mes écouteurs dans les oreilles.
Celle qui me rappelle une séparation douloureuse avec un amant qui s’était souvenu un peu trop tard qu’il était marié.
Celle que j’écoutais quand j’étais adolescente parce que le type qui jouait dans le clip ressemblait à mon premier copain.
Celle que j’ai dû chanter au cours de musique en 5e avec deux copines.
Celle qui me remémore une folle soirée sur une île au Vietnam. Il y avait des planctons bioluminescents dans l’eau.
Celle sur laquelle je suis entrée dans l’église au bras de Pénélaud.
Celle qui me rappelle une soirée karaoké improbable en Alaska.
Celle que la radio a chanté le premier matin avec un ancien collègue chez qui je passais la nuit parfois, et qui annonçait la couleur pour la suite.
Celle qu’écoutait souvent mon ex en voiture et dont je rigolais des paroles, qui ne voulaient rien dire, mais il ne les comprenait pas. Ca va, on l’a tou.te.s fait.
Celle qu’un ancien copain m’a chanté un chaud après-midi d’été alors qu’on était allongé.e, tranquillement.
Celle que Monsieur Minuté m’a fait découvrir un soir qu’on discutait dans les bras l’un de l’autre en écoutant de la musique et en buvant du vin en Islande.
Celle que j’écoutais en boucle un dimanche en faisant des cartons la veille d’un déménagement, parce qu’en effet, where was my mind?.
Celle qui me rappelle ce jour du printemps 2015 où j’ai largué les amarres, quitté ma vie en France pour partir travailler à l’étranger. Un jour pas comme les autres, je suis partie.
Celle qui me fait revivre les soirées étudiantes locas de mon Erasmus à Madrid.
Celle sur laquelle j’ai ri avec des amies à Marseille.
Celle qui m’a fait prendre conscience que ma relation avec Monsieur Compliqué était malsaine et violente et qu’il fallait que je parte très vite.
Toutes celles qui me rappellent que la vie est belle, chaque jour. Parmi celles-ci :
J’veux m’enfuir, j’veux partir, j’veux d’l’amour, du plaisir
D’la folie, du désir, j’veux pleurer et j’veux rire
J’veux m’enfuir, j’veux partir, j’veux d’l’amour, du plaisir
D’la folie, du désir, j’veux pleurer et j’veux rire
J’veux m’enfuir, j’veux partir, j’veux d’l’amour, du plaisir
D’la folie, du désir, j’veux pleurer et j’veux rire
Je pensais qu’écouter cette playlist me filerait le blues. En fait, elle m’a fait me souvenir de plein de chouettes moments avec des personnes que je ne vois plus pour certaines.
Bref, j’ai écouté une playlist.
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