Cela fait trois jours que je le sens venir : j’ai perdu ma voix.
C’est récurrent. En rédigeant cette note, je me suis souvenue en avoir écrit une autre il y a onze ans de ça déjà. Je vivais en mode mute.
J’ai passé un examen d’anglais en 2e année d’études en étant aphone. Je m’étais réveillée sans voix. J’avais passé mon épreuve en chuchotant. En rentrant à la maison, mon père m’avait demandé comment ça s’était passé, j’avais pleuré – le stress qui retombait, sûrement -, et j’avais parlé. J’avais obtenu mon exam’.
J’ai aussi passé un entretien d’embauche en étant aphone. Sûrement à cause du stress aussi. Je n’avais pas obtenu le poste. C’était pour un job étudiant, je m’en fichais un peu du poste. « Quelle est votre motivation ? » « Gagner 3 sous… encaisser des livres et des CD, ce n’est pas ma première passion. » Oui, il y avait encore des CD à cette époque.
C’est donc quelque chose de récurrent. J’ai cherché la symbolique de mon aphonie, et évidemment, ça ramène à ce que l’on n’exprime pas.
J’ai dressé une liste des choses que je n’ai pas dites à mes parents, à mon ex-mari, à des hommes que je n’ai pas osé envoyer paître aussi abruptement qu’ils m’abordaient, à un ancien petit chef qui m’avait pourri la vie dans un ancien job, et d’autres.
L’écrire, ça libère déjà beaucoup. J’ai parlé à Pénélaud. J’ai parlé à mon père. Et c’est un grand pas en avant.
Ma voix a mis deux semaines à revenir pleinement. L’humidité de l’hiver, peut-être…
Être à l’écoute de son corps est important en effet car nos pensées, réflexions, ressentis interagissent avec notre corps. J’éviterai le parallèle avec Ophélie Winter et le fait que Dieu lui ai donné la voix (et qu’il la lui a reprise depuis :D).
« lui ait »
Tu connais peut-être des personnes qui apprécient ta perte de voix, et t’en réjouir avec eux ?
Faisons un feu de joie ensemble !